Bijoux
-
Vendôrama : exposition parisienne à l'occasion des 160 ans de Boucheron
By Elodie Froger . Posted on 20/01/2018
En ce début d'année, à l'occasion de ses 160 ans, la Maison Boucheron prend le contre-pied des dernières expositions joaillières parisiennes(Cartier au Grand Palais et Van Cleff & Arpel au MAD) en ne présentant ni bijoux provenant de ses archives, ni collection privée. Ici, à la Monnaie de Paris, Boucheron propose aux visiteurs une exposition dynamique, grâce à l'intervention de comédiens et interactives. Vous pourrez tout de même y découvrir des pièces joaillières inédites des prochaines collections. A l'issu d'un couloir tagué par d'importants graffitis "Vendôrama", "Boucheron"... vous serez accueilli dans un écrin éphémère translucide, d'inspiration eiffelienne qui renvoie à l’époque des expositions universelles du XIXème s., période à laquelle est née Boucheron. Dès l'entrée, Boucheron vous accueille dans un cabinet de curiosité laqué rouge, dans lequel vous pourrez découvrir des livres originaux, des bons de commandes d'acheteurs de renommée et autre objets-archives de la Maison....le tout parsemé de bijoux de la collection "Serpent Bohême". Ce cabinet est un clin d'oeil au salon chinois commandité par Frédéric Boucheron au début du XXème siècle, qui permet aux clients désireux de discrétion de se dissimuler du public....et voir d'échapper aux regards les plus inquisiteurs par l'utilisation d'une porte dissimulée. Installé au sein de l'Hôtel de Nocé, ce bijou de style asiatique orné de motifs chinois est entièrement recouverts de Vernis Martin. Les visiteurs pourront feuilleter de grands livres intéractifs racontant l’histoire de Frédéric Boucheron. Ce fils de drapiers qui installa sa boutique de bijoux sous les arcades du Palais-Royal en 1858, puis, avant les autres, au numéro 26 de la place Vendôme en 1893. Et admirer la variété des bijoux composant la Collection "Serpent Bohême", animal protecteur, symbole d'infini, véritable icône de la Maison Boucheron. Cette collection qui a été créée en 1968 présente aujourd'hui une déclinaison de pierres telles que le lapis-lazuli, la rhodolite, la malachite... Dans un 2ème espace, vous pourrez vous émerveiller devant un bestiaire joaillier à travers des parures "Loups", "Foxy", "Colibris", "Chouette", "Kaa le serpent"...et des montres. Après la magie des animaux emblématiques de la maison, vous entrez dans l'espace "Création", où vous pourrez découvrir l'art de la gouache....tout bijoux commençant par un dessin sur papier. Et vous pourrez vous distraire en composant vous-même votre propre "Collier Point d'interrogation". Le Collier Point d'interrogation : à la fin du XIXème s., les grandes dames de la société avait besoin d'aide pour se parer, se coiffer, se vêtir. C'est ainsi que Frédéric Boucheron et son chef d'atelier créèrent ce prestigieux collier, qui se porte de façon asymétrique, sans fermoir. Il s'enroule naturellement autour du cou, à l'aide de ressorts. Boucheron devient alors le joaillier des femmes libres. Ce nouveau concept fut récompensé lors de l'Exposition Universelle de 1889 pour sa modernité. La visite se prolonge par un espace dédié à la Fabrication où les visiteurs peuvent à l'aide d'écrans tactiles découvrir les gestes du lapidaire, du polisseur, du sertisseur ou du joaillier. Nous avons été particulièrement ébahis par un important collier "Hôtel Particulier" serti d'un saphir jaune de 21,80 carats épaulé de pampilles en cristal de roches gravées de scénettes animalières. Pour clore cette exposition, l'espace Révélation est consacré aux deux collections emblématiques de la Maison : "Quatre" et "Reflet" présentées dans de superbes colonnes lumineuses, dans un décor de publicités vintage aux allures de petite place Vendôme. Courez-y c'est gratuit, mais sur réservationInfos pratiques :Exposition Vendôrama - Maison Boucheron A la Monnaie de Paris, 4 Ter rue GuénéguaudDe 11h à 19h Du 12 au 28 janvier 2018 Gratuit, sur inscription -
Petite histoire du corail
By Virginie PILLON . Posted on 08/11/2016
Le corail, matière mythique par excellence est née d'une légende grecque selon laquelle le sang jaillit de la tête de Méduse tranchée par Persée. En réalité, elle est le résultat de la formation de squelettes d'animaux marins microscopiques fossilisés nommés "polypes" . Chaque branche pousse de quelques millimètres par an. Aisément transportable, cette matière précieuse est considérée comme une valeur de placement et sert donc de monnaie d'échange. Cette matière précieuse orne les sculptures qui peuvent être composées entièrement de corail ou être mélangée à d'autres matières.Le corail est largement utilisé en joaillerie, Mis à la mode par la famille impériale sous le premier Empire, son utilisation a été boudée sous la Restauration vers 1830. Durant la période romantique, les broches florales en corail blanc ornées de turquoises et de rubis deviennent à la mode. Vers 1850-1860, les ouvriers napolitains s'ingénient à composer des pièces fantasmagoriques en corail : monstres marins, vanités, grotesques. Dans les années 1900, le corail passe de mode mais revient en force dans les années 1920, accompagné souvent d'onyx . Travaillé sous forme de plaques, il s'adapte facilement aux formes géométriques en vogue à cette époqueSTATUETTE DE DAPHNÉ, WENZEL JAMNITZER, NUREMBERG, VERS 1570-1575 © Rmn/Grand Palais Nuremberg, 1570 - 1575
Seules les ramifications des troncs calcinés sont utilisées. Le plus couramment le corail est assimilé à la couleur rouge, mais il peut être également blanc, rose, bleu, voire noir. Cependant, le corail médiocre peut-être teinté grâce à sa grande porosité.splendide parure présentée lors de la vente sur 9 novembre par la société LAC Paris Estimation : 1000 / 1500€
-
René LALIQUE : bijoutier de talent
By Virginie PILLON . Posted on 04/03/2016
René Lalique (1860-1945) est à la fois un artiste dessinateur, créateur et technicien. Véritable autodidacte, Lalique commença dès 1880 à proposer ses talents d’artisan-bijoutier aux grands noms de l’époque tels que Boucheron. En 1885, il n’est encore présenté par la maison que comme un simple collaborateur. Il faudra attendre 1890 pour que sa renommée commence à éclore alors qu’il dirige déjà une trentaine d’ouvriers dans un atelier rue Sainte-Thérèse.
Ses œuvres seront souvent teintées de symbolisme, mêlant la Faune, la Flore et la Femme a de multiples matériaux qui feront son talent et sa créativité.
LALIQUE René, Femme ailée en bronze, 1900, musée René Lalique (Wingen-sur-Moder) Source : http://www.musee-lalique.com/decouvrir/collections/les-bijoux
René LALIQUE. Parure NUs et Lys. http://www.musee-lalique.com/decouvrir/collections/les-bijoux
René LALIQUE René, Peigne Violettes, vers 1901-03, musée René Lalique (Wingen-sur-Moder. Source Musée LALIQUE
« S’il ne demande aucun conseil aux hommes, il ne cesse d’en demander à la nature ; c’est d’elle seule qu’il s’inspire » écrivait le poète Edmond Haraucourt [1]. En effet, bien que René Lalique passa son enfance à Paris, il se plaisait à retourner régulièrement dans sa Marne natale où il pouvait, au contact direct de la nature, puiser son inspiration.
Sa passion pour l'Art Japonais en vogue à la fin du XIXème siècle et relayé par les Expositions Universelles, exacerbe son attrait pour la nature.
Maître incontesté de la Joaillerie de l'Art Nouveau français.
Après avoir travaillé pour les plus grandes Maisons de Joaillerie (Aucoq, Cartier, Boucheron etc...), il fonde son propre atelier en 1885 et devient le maître incontesté de la joaillerie de l'Art Nouveau français.
L’originalité de ses œuvres réside non seulement dans le répertoire iconographique utilisé, propre à la Nature et à l'Art Nouveau (faune, flore, bestiaire fantastique...), mais également dans le choix de ses matériaux.
La nature : source inépuisable d'inspiration de Lalique
Le vocabulaire Art Nouveau utilise un répertoire peu usité jusqu'à présent : paon, insectes, chardon, liane, le végétal sont mis à l'honneur sous l'Art Nouveau.
LALIQUE. Broche libellule. 1897-98. Or, émail, chrysoprase, pierre de lune et diamants Source :
On raconte également que son atelier était constamment rempli de fleurs[2]. Il n’hésite pas à associer des matières très précieuses comme le diamant à d’autres plus accessibles tels que le cuivre ou la corne. Lalique n’aura de cesse de tenter de nouvelles expériences, privilégiant avant tout la préciosité visuelle au luxe matériel. Son talent sera rapidement reconnu et Émile Gallé le surnomma très justement « l’inventeur du bijou moderne ». Ses œuvres seront soutenues par les grandes femmes de l’époque comme Sarah Bernhardt qui portera ses bijoux sur scène ou encore par le collectionneur Calouste Gulbenkian, qui sera son principal mécène.
Si Lalique va traduire sa créativité dans de nombreux matériaux, il comprendra rapidement l’attrait du verre et ses possibilités de jeux de luminosité, de transparence, de couleurs et de relief. L’année 1909 sera charnière pour notre bijoutier. Sa rencontre avec le parfumeur François Coty va faire considérablement évoluer ses créations. Le verre va devenir son matériau de prédilection. Il déposera de nombreux brevets l’amenant à devenir, dès les années 1910, un véritable maître-verrier.De l'usage de multiples matériaux, vers l'emploi privilégié du verre
Lalique va traduire sa créativité dans de nombreux matériaux en associant des matières absentes jusque là de la joaillerie (cuir, corne, émail, nacre), et en utilisant des pierres semi-précieuses (appelées aujourd'hui pierres fines) et précieuses telles que l'opale, la pierre de lune, la pierre de tigre, la topaze etc...
IL comprendra rapidement l’attrait du verre et ses possibilités de jeux de luminosité, de transparence, de couleurs et de relief.
L’année 1909 sera charnière pour notre bijoutier. Sa rencontre avec le parfumeur François Coty va faire considérablement évoluer ses créations. Le verre va devenir son matériau de prédilection. Il déposera de nombreux brevets l’amenant à devenir, dès les années 1910, un véritable maître-verrier.
Article écrit par Armelle FRUCHARD, étudiante en Master Muséologie à l'Ecole du Louvre et formation à l'ESSEC Business School [1] Extrait de « La Dépêche de Toulouse » par Edmond Haraucourt (1933) [2] Henri Vever dans la revue Art et Décoration (1898)
-
Petite Histoire du Camée
By Virginie PILLON . Posted on 05/03/2015
Qu'est-ce qu'un camée ?
Le camée désigne un motif sculpté dans une pierre dure à strates comme l'agate ou la sardoine. Les différentes couleurs et tonalités de la pierre sculptées confèrent un relief en camaïeu. Le terme "Camée" est d'ailleurs assez récent. Jusqu'au XVIIIème en effet, on appelait ce type d'ouvrage "Camayeux". . On utilise également cette technique pour sculpter des pierres dures monochromes, telles que la calcédoine, l'onyx, l'améthyste..., qui donne des résultats intéressants. Des magnifiques camées antiques ont été fabriqués par les Grecs à partir du IVème siècle av. J.-C, puis par les romains. Généralement montés en bagues ou en colliers, ils ornent ou forment également somptueux objets décoratifs aux dimensions surprenantes. Les inventaires royaux témoignent de l'intérêt que portaient les Grands d'Occident pour ces camées qui ont été le plus souvent enchâssés dans des montures médiévales. La Renaissance, l'Ancien Régime et le XIXème succombent également à la mode du camée, en lien avec le fameux "Retour à l'Antique" qui accompagne toutes les sources artistiques et intellectuelles de ces époques. Sous forme de bijoux, d'objets décoratifs majestueux, de médaillons, les camées revisitent les canons de l'Antique.Photographie tirée du site du Louvre
Epée dite au Coraux, ornée de camée. Photgraphie tirée du site note de musée.
Coupe en camée XVIIème siècle Coupe en Sardoine ornée de Camée. XVIIème siècle. Photographie tirée du site du Louvre
Réinterprétation des Camées
La mode des camées inspire les artistes et se développe sous la forme picturale et dans l'art du verre. Camée peint On retrouve des portraits peints sur tous les supports notamment sur les services de vaisselle dits "aux Camées" tels que le service "Caméos" de Catherine II de Russie, L'art du verre réinterprète le camée sous deux formes. Remis au goût du jour à la fin du XVIIIème siècle, la première technique consiste en l'insertion d'un médaillon de pâte de céramique moulé et ciselé dans le cristal. Le plus souvent, le médaillon incrusté est un portrait, reprenant ainsi les formes d'un camée traditionnel. La seconde technique consiste à graver à la roue ou à l'acide, les couches d'un verre multicolore, dégageant ainsi des camaïeux de couleurs. Cette technique, est devenu le symbole des grands verriers de l'Art Nouveau et de l'Art DécoReconnaître un camée "coquille" et un camée et pierre dure" Par soucis de rapidité et d'économie, des artisans fabriquent des camées dans des coquillages, Très en vogue à Naples, ces camées coquillage sont très fréquents. Comment les reconnaître ? - Il faut tout d'abord retourner le camée. La surface du camée pierre dure est plate et lisse. Alors que le revers du camée est arrondis (comme l'arrière d'un coquillage) - Si le dos du camée est enchâssé dans une monture, essayez d'enfoncer une pointe d’aiguille dans le camée. Celle-ci ne doit pas s'enfoncer dans une pierre dure ! - Enfin, le camée coquillage ne présente pas la même profondeur et dégradés de tonalités (strates blanches et roses). Faites donc attention en achetant un camée. ces ouvrages peuvent être très "mignons", mais le prix d'achat en ventes aux enchères est inférieur à un camée en pierre dure. Enfin, méfiez-vous également des camées collés sur une pierre dure.Vase Daum dégagé à l'acide. Photographie Christies